Webinaire CJDI Sénégal - Ce que personne ne dit sur le métier de dirigeant

Les vérités cachées du métier de dirigeant : le CJDI brise les tabous

Retour sur un webinaire authentique où solitude, courage et réseau redéfinissent le leadership.

Dans un environnement entrepreneurial idéalisé, quelles sont les réalités que personne n'ose nommer ? Le 5 septembre 2025, le Centre des Jeunes Dirigeants (CJDI) Sénégal a offert un espace de parole authentique lors de son webinaire intitulé

"Ce que personne ne dit sur le métier de dirigeant : les vérités cachées et l’importance du réseau". Conçu à la fois pour briser les silences autour des défis du leadership et pour lancer la campagne de recrutement 2025 du CJDI, l'événement a mis en lumière les "réalités souvent silencieuses : solitude face aux décisions, fatigue psychologique, pression financière, doutes sur les choix stratégiques...".

Animé par Ndeye Awa Gueye , le panel était composé de trois figures de l'écosystème :

Comme l'a rappelé Garly Diaw, président du CJDI Dakar, en ouverture : "On ne nait pas dirigeant, on le devient" , et le CJDI se positionne comme "l'école du dirigeant" pour accompagner cette transformation.

Le choc de la posture : solitude, communication et idées fausses

Le premier tour de table a révélé les défis inattendus qui attendent tout nouveau dirigeant.

  • La solitude et le poids des responsabilités : Marietou Diouf a partagé que son plus grand choc fut la "solitude face aux décisions et la pression financière constante". N'étant pas issue d'une famille d'entrepreneurs, cette réalité a été d'autant plus difficile à appréhender. Samba Sène a corroboré ce sentiment en parlant du "poids invisible de la direction", une charge qu'il a ressentie très tôt dans sa carrière en portant l'ambition de développer le réseau télécom pour tout un pays.

  • Les défis humains et culturels : Au-delà de la solitude, M. Sène a identifié deux autres difficultés majeures : l'obligation de communiquer efficacement, ce qui n'est pas inné, et la complexité de devoir "composer avec des personnes que l'on n'apprécie pas forcément". Sa formule, vivement commentée dans le chat, a marqué les esprits : "on n'est pas obligé de s'embrasser sur la bouche pour être en mesure de travailler ensemble".

  • Les illusions des jeunes entrepreneurs : El Hadj Diop, qui accompagne de nombreux dirigeants, a pointé du doigt deux idées fausses très répandues :

    • Un manque de patience exacerbé par "l'immédiateté de l'ère numérique".

    • Une dépendance excessive envers l'État et les institutions, qui freine l'autonomie et la confiance en son propre projet.

Pression, vulnérabilité et quête d'équilibre

Comment les dirigeants naviguent-ils entre ambition et préservation de soi ? Le panel a partagé des stratégies personnelles et des leçons de vie.

  • Le courage d'être "vrai" : Interrogé sur la gestion des décisions difficiles, notamment celles touchant à l'humain, Samba Sène a prôné le "courage managérial". Citant le principe de "cesser d'être gentil, pour être vrai", il a insisté sur la nécessité de prendre des décisions, même douloureuses, sans tarder pour ne pas nuire à l'entreprise.

  • L'équilibre personnel comme fondation : M. Sène a livré un témoignage poignant sur l'importance de l'équilibre vie professionnelle/personnelle, confiant avoir dû sacrifier une partie de sa carrière pour résoudre des problèmes familiaux afin d'éviter de "craquer". El Hadj Diop a abondé dans ce sens : "une entreprise ne peut bien fonctionner que si son dirigeant est psychologiquement bien". Cette idée a trouvé un écho fort parmi les participants, pour qui il est évident que le bien-être du dirigeant est une condition sine qua non à la réussite de l'entreprise.

  • Déléguer et assumer ses faiblesses : Pour gérer la pression, Marietou Diouf s'appuie sur une bonne structuration de son entreprise pour réduire la charge mentale, la délégation et le soutien du réseau. El Hadj Diop a encouragé les dirigeants à assumer leur vulnérabilité et à surmonter la difficulté à déléguer, souvent un piège pour les perfectionnistes. Une analyse pertinente partagée lors des échanges a également souligné que la polyvalence du dirigeant peut devenir un "piège" qui l'empêche de déléguer.

L'expérience employé : le nouveau champ de bataille des talents

Une discussion animée a porté sur la manière d'attirer et de retenir les talents, surtout pour les jeunes entreprises aux moyens limités.

  • Au-delà du salaire : El Hadj Diop a souligné que les nouvelles générations ne sont plus uniquement motivées par l'argent. Elles recherchent de la flexibilité, du temps, et la possibilité d'atteindre leurs objectifs rapidement. Pour lui, le bien-être des collaborateurs passe aussi par des initiatives comme l'incubation de leurs projets personnels au sein même de l'entreprise.

  • L'employé au même niveau que le client : Samba Sène a affirmé que "l'expérience employé doit être mise au même niveau que l'expérience client". Pour les startups, il a suggéré une solution concrète : offrir des perspectives comme des stock-options ou des actions pour que les talents se sentent véritablement parties prenantes du projet.

  • Le bien-être comme levier stratégique : De nombreuses contributions dans le chat ont enrichi le débat, positionnant le bien-être au travail comme un "levier stratégique pour mobiliser nos collaborateurs" et un pilier de la marque employeur.

Le réseau, une arme anti-solitude et un accélérateur de croissance

Le dernier tour de table a unanimement consacré le réseau comme une ressource indispensable.

  • Un cadre de confiance et d'apprentissage : Membre depuis près de 10 ans, Marietou Diouf a décrit le CJDI comme un "cadre de confiance, d'entraide et de bienveillance" qui lui a permis de grandir en tant que leader, notamment via des programmes internationaux.

  • Un espace d'influence et d'intelligence collective : Pour Samba Sène, les réseaux sont des espaces de "protection, d'échange, d'influence et d'apprentissage" où se construit une intelligence collective, à condition de reposer sur des valeurs partagées. Il a d'ailleurs annoncé son projet de créer un réseau africain de mentors et mentorés.

  • Sortir de l'isolement : El Hadj Diop a conclu que l'intégration à un réseau et la présence de mentors sont vitales pour partager des expériences, apprendre des autres et éviter l'isolement qui menace tout dirigeant.

Mais au-delà du partage d’expériences, le réseau doit aussi permettre des synergies opérationnelles. El Hadj Diop, en clôture du webinaire, a insisté sur la nécessité de s’unir pour relever ensemble des défis de grande envergure : former des consortiums pour répondre à des appels d’offres ambitieux, porter des plaidoyers collectifs auprès des institutions, ou encore mutualiser certaines expertises.

« Le réseau devient alors un levier stratégique, pas seulement un refuge. »

C’est cette capacité à conjuguer entraide, intelligence collective et action structurée qui donne au CJDI toute sa puissance.

Les valeurs partagées, pilier invisible du CJDI

Au-delà des outils, des événements et des partages d’expérience, ce qui fait la singularité du CJDI, c’est la force de ses valeurs. Comme l’a souligné avec insistance Samba Sène, les réseaux solides sont ceux qui reposent sur une vision commune et des valeurs profondément partagées.

Ces valeurs ne sont pas que des slogans. Responsabilité, solidarité, loyauté et respect de la dignité humaine : ce sont elles qui façonnent la façon dont les JD se soutiennent, débattent, se challengent et progressent ensemble. C’est ce terreau de confiance qui permet d’aborder des sujets sensibles comme la vulnérabilité du dirigeant, les échecs personnels, ou encore les dilemmes moraux liés à la gestion d’équipe, sans crainte de jugement ni de posture.

Au CJDI, on n’est pas là pour briller, mais pour avancer ensemble, en vérité, guidé·e·s par une éthique commune.

« La vraie richesse du CJDI, c’est cette capacité à réunir des dirigeants qui osent parler vrai parce qu’ils savent qu’ils partagent un socle éthique commun. » – un membre JD.

Dans un monde entrepreneurial souvent obsédé par les performances chiffrées, cette culture des valeurs collectives est ce qui transforme un simple réseau… en un véritable mouvement.

Conclusion : Plus qu’un réseau, un cadre d’engagement durable

Ce webinaire a permis de mettre à nu des réalités souvent tues du métier de dirigeant. Mais au-delà des défis individuels, il a révélé une vérité collective : ce qui soutient un·e dirigeant·e dans la durée, ce n’est pas seulement un réseau, mais une communauté fondée sur des valeurs.

Le CJDI n’est pas un simple regroupement d’entrepreneurs. C’est un cadre structurant, exigeant, bienveillant – un espace où les dirigeant·e·s peuvent se dire la vérité, apprendre ensemble, et bâtir une influence collective fondée sur le sens.

Et comme l’a brillamment résumé l’un des intervenants : « Une entreprise ne peut pas être épanouie si son dirigeant ne l’est pas. »

Rejoindre le Mouvement CJDI

Pour tous les dirigeants et cadres qui se sont reconnus dans ces échanges et qui souhaitent rompre leur isolement, se former et grandir au sein d'une communauté bienveillante, le CJDI Sénégal ouvre ses portes. Le mouvement offre un cadre unique pour partager, expérimenter et progresser collectivement.

Pour candidater et rejoindre "l'école du dirigeant", suivez ce lien : https://urls.fr/DyWYu6

Revoir le webinaire sur notre chaine CJDISénégal ici: https://www.youtube.com/watch?v=5y2n8zN3s3M